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L'hyposensibilité chez une personne autiste

Vous suivez un enfant ou un adulte autiste et remarquez chez lui une insensibilité à la douleur ou un besoin excessif de stimulation ? Ce patient est peut-être hypo sensible. L'hyposensibilité sensorielle va générer des comportements qui peuvent impacter le bon déroulement de vos consultations. Il est donc nécessaire de prendre connaissance des particularités sensorielles de votre patient TSA. Cette compréhension de ses spécificités vous aidera à mieux faire face à ses comportements lors de futurs rendez-vous médicaux.

Comprendre l'hyposensibilité chez une personne TSA

Définition de l'hyposensibilité

Des informations sensorielles nous parviennent de nos sept sens : la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat, le goût, mais aussi le système vestibulaire et la proprioception. Tout comme l'hypersensibilité, l'hyposensibilité est une particularité sensorielle fréquente chez les enfants et les adultes avec un trouble du spectre de l'autisme. Elle se traduit par une sensibilité réduite, voire une insensibilité aux différents stimuli sensoriels de l'environnement. Ce phénomène s'explique par un dysfonctionnement du traitement des informations sensorielles perçues par le cerveau.

Comment reconnaître une personne autiste hypo sensible ?

Un enfant ou un adulte avec un trouble du spectre de l'autisme ayant une hyposensibilité, recherche des sensations fortes et éprouve un important besoin de stimulation. Il peut donc présenter des particularités et des comportements surprenants.

  • Avoir une attirance pour les objets qui brillent et les lumières vives (hyposensibilité visuelle).
  • Résister à la douleur et aux différences de température ou aimer certaines textures (hyposensibilité tactile).
  • Rechercher le bruit, et plus particulièrement les sons forts, ainsi que des stimulations auditives (hyposensibilité auditive).
  • Aimer les odeurs fortes, voire désagréables ou renifler des objets ou des aliments (hyposensibilité olfactive).
  • Mettre des objets dans sa bouche ou avaler des aliments au goût très prononcé (hyposensibilité gustative).
  • Avoir besoin d'être en mouvement de façon constante (hyposensibilité vestibulaire).
  • Aimer porter des objets lourds et être moins sensible aux signes corporels comme la satiété ou la soif (hyposensibilité proprioceptive).

Hyposensibilité et rendez-vous médical : quelques exemples concrets

Si vous recevez une personne TSA hypo sensible, vous pourrez remarquer chez elle des comportements qui peuvent être dérangeants pour les autres patients et pour le bon déroulement de la consultation. Par exemple, vous pourrez constater que votre patient autiste va :

  • faire beaucoup de bruit (crier fort, faire des bruits avec sa bouche, claquer les portes, taper des objets entre eux…) ;
  • s'agiter en permanence (courir, sauter, se balancer, tournoyer…) ;
  • se blesser (se couper, se piquer…) sans ressentir de douleur ;
  • sentir, mâcher ou lécher des objets (crayons, stéthoscope…) ;
  • rechercher des sources de lumière intense ;
  • fixer les personnes et les objets de façon persistante ;
  • se cogner contre des personnes, des objets ou des murs ;
  • aimer toute pression forte.

Ces comportements doivent vous alerter, vous devez y porter une attention particulière.

Hyposensibilité sensorielle : conseils pour recevoir une personne autiste

Pour accueillir un enfant ou un adulte autiste hypo sensible dans de bonnes conditions, nous vous invitons à suivre ces quelques recommandations.

  • Aménagez l'environnement avec du matériel favorisant les stimulations chez votre patient (ampoules à forte intensité lumineuse, coussin, tabouret qui tourne, musique, couverture lestée, objets à mâcher…).
  • Si les consultations sont régulières, établissez des routines.
  • Mettez hors de portée vos outils de travail les plus dangereux pour éviter que votre patient se blesse (aiguilles, objets coupants, etc.).
  • Veillez à ce que votre patient ne soit pas trop agité et, si besoin, mettez le matériel fragile à l'abri pour éviter tout dommage.
  • Faites-lui des massages avec des objets vibrants.
  • Proposez-lui des activités de compression et/ou de traction.
  • Félicitez votre patient en le serrant fort dans vos bras s'il se comporte bien.
  • N'hésitez pas à solliciter les conseils de vos confrères spécialisés (ergothérapeutes, psychomotricien…).