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Le diagnostic

Les critères de diagnostic du trouble du spectre de l’autisme

L’enfant autiste présente des troubles précoces qui apparaissent avant l’âge de 3 ans. Sur quels critères se basent les professionnels de santé pour diagnostiquer les TSA ?

Les manuels utilisés pour poser un diagnostic

Lors de votre entrevue avec un spécialiste de l’autisme, sachez qu’il va se baser sur deux manuels pour établir son diagnostic : la CIM-10 et le DSM 5. Les informations abordées dans ces deux ouvrages ont l’avantage de faire consensus au sein de la communauté scientifique internationale. Cependant, certaines notions diffèrent.

La CIM-10

La Classification Internationale des Maladies, publiée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), fait office de référence internationale. Elle décrypte toutes les maladies connues, de la plus rare à la plus bénigne. Concernant l’autisme, la CIM-10 décrit les critères de chaque TED (troubles envahissants du développement) :

  • l’autisme infantile;
  • l’autisme atypique ;
  • l'autisme dit de haut niveau (ex.syndrome d’Asperger) ;
  • le syndrome de Rett ;
  • le trouble désintégratif de l’enfance ;
  • le TED non spécifiés.

Pour arriver à un diagnostic, la CIM-10 liste des critères par rapport à une triade autistique :

  • altération des interactions sociales réciproques (difficultés à partager des émotions ou des intérêts, peu de contacts oculaires, etc.) ;
  • altération de la communication (absence ou retard de langage, langage stéréotypé, écholalie, difficultés de conversation, etc.) ;
  • intérêts restreints et comportements stéréotypés (mise en place de rituels, gestes stéréotypés, intérêts limités et d’intensité anormale, etc.).

Ces critères diagnostiques se réfèrent ici aux TED, dont il n’est plus question dans le DSM 5.

Le DSM 5

Le DSM 5 référence différents types de maladies et de handicaps en listant leurs spécificités. La 5e édition du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » (« Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux ») date de 2013.

L’autisme est dorénavant dans la catégorie des 3 troubles neuro-développementaux.

On ne parle plus de TED, du syndrome d’Asperger ou de Rett, mais plus généralement de TSA, trouble du spectre de l’autisme. Les critères diagnostiques aboutissent alors à 3 degrés de sévérité des troubles détectés.

Le DSM 5 détaille et classe les critères d’évaluation selon une dyade autistique :

  • déficits de la communication et des interactions sociales (réciprocité sociale et émotionnelle, comportements non verbaux, difficultés dans le développement des relations, etc.) ;
  • caractère restreint et répétitif des comportements et des intérêts (gestes stéréotypés, intolérance aux changements, activités et intérêts restreints et anormaux dans leur intensité, hyper ou hypo sensibilité, etc.).

Comment pose-t-on un diagnostic ?

Après avoir consulté votre médecin généraliste, celui-ci vous orientera vers un CRA (Centre de Ressources Autisme), à l’hôpital, ou en libéral vers des spécialistes de l’autisme qui procéderont en deux étapes : l’entrevue structurée et les évaluations formelles.

L’entrevue structurée

Dans un premier temps, le spécialiste va vous recevoir pour faire avec vous le point sur l’histoire de votre enfant ou de votre proche. Vous allez pouvoir discuter, échanger sur son développement. Il consultera les différents documents que vous pourrez lui procurer : dossiers médicaux et scolaires, antécédents, notes, etc. Lors de cette première étape, il examinera également votre enfant en utilisant différentes méthodes d’évaluation

Les évaluations formelles

À la suite de ce premier entretien, ce même spécialiste pourra recevoir votre enfant pour observer son comportement en situation réelle. Il pourra alors se faire accompagner d’autres professionnels de santé (psychomotricien, neurologue, psychologue…). Votre enfant sera amené à jouer seul et avec vous. Les spécialistes pourront ainsi étudier son comportement et sa façon d’interagir avec le monde qui l’entoure. Lors de cette séance, différents outils d’évaluation seront utilisés pour décrire les comportements de l’enfant.

L’attente du diagnostic

Le temps du diagnostic est variable. Il dépend de la disponibilité des équipes spécialisées et du nombre d’évaluations nécessaires pour le préciser, ce qui peut être très variable d’un enfant à l’autre. L’essentiel est que s’instaure une relation de confiance entre vous et l’équipe. Elle doit, au fil du temps (un diagnostic dure idéalement 3 mois, mais peut prendre jusqu'à 12 mois), proposer des interventions qui vont aider l’enfant et vous aider dans votre quotidien pour interagir avec lui de manière adaptée. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diagnostic complet pour bénéficier d’interventions. Elles s’affineront au fur et à mesure des éléments observés.

En conclusion, il est important d’engager une démarche de diagnostic dès le repérage des premiers signes (les parents étant à ce jour les meilleurs observateurs de ces premiers signes).